Les galeries vont et viennent. Elles apparaissent dans le paysage urbain, puis disparaissent. L’atelier-galerie de Jean-Jacques Hofstetter est une exception. Depuis 40 ans, à La Samaritaine d’abord, puis à la rue des Epouses, où il s’est installé il y a 12 ans, Jean-Jacques expose des artistes d’ici et d’ailleurs, des talents confirmés et des jeunes en devenir. Chaque année, ils sont une vingtaine.

Pour cette exposition du 40e anniversaire, Jean-Jacques a invité deux habitué-e-s, Miriam Tinguely et Samuele Gabai, et une artiste qu’il n’avait encore jamais accueillie, Mireille Fulpius. C’est une stratégie habituelle, qui permet de belles rencontres d’oeuvres et de personnes. Jean-Jacques fait tout ça avec beaucoup de passion et de bon sens. Il se sent plus « montreur » que véritable galeriste : il expose des artistes, mais ne les présente pas dans les foires. Il accompagne leur carrière, mais ne la gère pas. Et tout le monde reste libre. En assurant la pérennité de sa galerie, il permet aux artistes de montrer, de vendre, de vivre. Il anime aussi sa ville grâce à l’Association Arts de faire : depuis 12 ans, les membres et leurs cotisations permettent d’organiser dans la galerie, autour des oeuvres exposées, des événements uniques, soirées magiques en musique, en poésie, en projections de films ou en rencontres avec des artistes.

Le plus important chez Jean-Jacques, c’est le plaisir et l’enthousiasme : un bon mot par-ci, un sourire par-là, une séduction, un verre qu’on partage. Et l’art, surtout, est bien vivant.

Charly Veuthey